AVIGNON 2017

EXPOSITION PHOTO Les contrastes souterrains d’Agnès Durbet-Giono au Chêne noir
Tout est contraste chez Agnès Durbet-Giono, “petite-fille de”, dont les oeuvres photographiques sont exposées jusqu’au 13 mai dans la salle Coltrane du théâtre du Chêne noir. Tout est contraste dans les photos grand format qu’elle présente, agrémentées de textes de Jean Giono en hommage à son grand-père maternel : l’artiste mêle ses vues souterraines et industrielles, rudes et âpres, avec des corps féminins troublants. “J’avais besoin de cette sensation de douceur des courbes, de matières souples”, dit Agnès Durbet-Giono. Le contraste est là aussi : la douceur de cette brune d’une cinquantaine d’années, plongée dans un milieu exclusivement masculin, qu’elle a
Photographie après avoir exercé divers métiers, la petite-fille de Jean Giono vit en Australie depuis six ans.
connu par l’entremise d’un ami d’enfance retrouvé au pays des kangourous, après vingt-cinq ans à Montréal. Bernard Avantin, qui a passé vingt ans dans le bush australien
en quête de pierres précieuses, a créé avec un associé une boîte qui sous-traitait pour la société des eaux de Sydney. “J’ai commencé à le suivre, à l’aider”, raconte cette femme qui a exercé mille boulots au Canada, d’hôtesse de l’air, de modèle dans les universités d’art, dans les parfums, dans une compagnie de relocalisation… Son ami parti pour raisons familiales, elle a été embauchée par l’associé qui lui a dit : “Je vais t’apprendre le métier”. Elle poursuit : “Je fais du métal, du béton, de la plomberie .'”. Elle a commencé la photo ” il y a cinq-six ans”, elle a exposé cinq fois à Sydney depuis trois ans, dans un pays “où on connaît très peu Giono”. Son ami d’enfance, revenu à Sydney, réalise avec ses photos de l’univers industriel, “des tableaux primitifs”. Agnès Durbet-Giono, elle aussi, compose des poèmes picturaux faits de fer et de béton : ” C’est un milieu qui me hante, industriel mais souterrain. Je trouve sensationnel ces endroits où il y a quelque chose, un esprit. ” C.GZ.