Je vois un homme qui marche sur des bulles, de grosses bulles lisses et irisées flottantes dans un ciel lapis lazuli. Il a des lourdes valises noires au bout de ses bras et rebondit un pied à la fois avec adresse et panache. Il y a dans les bulles son reflet à l’envers qui le suit pas à pas. Il ne pêne pas et semble parfois voler avec grâce et dextérité. Il a l’air seul mais je sens que ne l’est pas.
Peut-être croit-il a sa maladresse, peut-être ne voit-il pas qu’il y a une beauté inexprimable dans ses gestes et son équilibre ou peut-être qu’il en est conscient. Rien ne peut le dire, rien ne le laisse transparaitre.
J’aimerai le suivre mais il ne me voit pas, et ne peux pas imaginer mon existence. Alors je sais que je suis seule perdue dans un ciel opalin laiteux et brouillé.