Langlois et Phatso’s Kin

Malabar 2014 – The Raven Heaven – searching for the trust of the Ape!

Un roi sans divertissement

“Il était surtout (à cette époque) pétri d’oiseaux et de mouches; il contenait autant d’oiseaux et de mouches que de feuilles. Il était constamment charrué et bouleversé de corneilles, de corbeaux et d’essaims; il éclaboussait à chaque instant des vols de rossignols et de mésanges; il fumait de bergeronnettes et d’abeilles; il soufflait des faucons et des taons ; il jonglait avec des balles multicolores de pinsons, de roitelets, de rouges-gorges, de pluviers et de guêpes. C’était autour de lui une ronde sans fin d’oiseaux, de papillons et de mouches dans lesquels le soleil avait l’air de se décomposer en arcs-en-ciel comme à travers des jaillissements d’embruns. Et, à l’automne, avec ses longs poils cramoisis, ses milles bras entrelacés de serpents verts, ses cent mille mains de feuillages d’or jouant avec des pompons de plumes, des lanières d’oiseaux, des poussières de cristal, il n’était vraiment pas un arbre.”

Je t’ai vu la plus part du temps en Antonio, puis bien plus en Angelo. Maintenant tu es Langlois et la noirceur avance pas à pas dans ton antre, elle t’habite et étouffe la splendeur lumineuse de ton histoire.

Et pendant ce long trajet a travers les héros de Giono je demeure à tout jamais un mélange désespéré de Bobi et d’Aurore. Je suis leur enfant, le fruit d’une union non consommée du vent et de la foudre.

Tu t’accroches à la terre alors que le ciel m’interpelle.

Nous ne faisons pas partie de la même histoire, notre roman n’existe dans aucune langue inventée, pourtant il est né sourd et aveugle, développant des sens que seuls les Dieux ont conquis: Aberration dans un monde réel et desséché, il a eu des beautés faites de petits rien et d’éclipses sanglantes, d’éclaboussures d’or et de boue informe.

Nous sommes vierges.